Je ne suis toujours pas redescendue de mon nuage suite à la 4e édition du Rendez-vous des écoles francophones en réseau (REFER)! J’ai le bonheur de faire partie du comité organisateur depuis le tout début. Chaque année, cet événement provoque en moi une montagne russe d’émotions, mais il me semble que l’édition 2017 a été particulièrement chargée! L’inspirant thème de la créativité y est peut-être pour quelque chose…
C’est vraiment très rare que je me permets des réflexions plus personnelles, mais c’était pourtant mon but en démarrant ce blogue, il y a plusieurs années. Et là, bien c’en est une!
Je ne suis pas enseignante, mais je suis assurément « apprenante à vie ». C’est peut-être ce qui fait que je suis toujours aussi touchée lorsque j’écoute des pédagogues passionnés et inspirants dans un événement comme le REFER. Cette année, nous avons aussi vécu des frissons provoqués par de jeunes élèves qui ont performé sur scène avec toute l’intensité et la fougue de leur jeunesse…
Cela m’a rappelé qu’il y a 20 ans, j’en avais 16. C’était une époque où, comme tant d’autres adolescents, je passais beaucoup de temps à remplir les pages d’interminables cahiers pour y détailler mes émotions, ces étincelles provoquées par de nouvelles expériences, par des aspirations, des craintes, des joies. J’aimais écrire. Tout semblait alors démesurément important, et ma plume se chargeait de créer des souvenirs que moi seule pouvais comprendre. Dans ce temps, la moindre flammèche m’inspirait un poème, parfois une dizaine. Il suffisait de grands yeux bruns ou d’une parole inspirante. C’était une sorte de thérapie, tout jeter sur papier en sachant très bien que personne ne lirait probablement jamais. Ça faisait du bien.
Dernièrement, j’ai constaté qu’avec le passage du temps et le défilement de la vie, mon volcan intérieur dormait bien paisiblement. Il connaissait à l’occasion certains soubresauts, mais rien d’éclatant. Je n’écrivais plus pour le plaisir… Tout récemment pourtant, il a choisi de se réveiller. Comment le canaliser? J’ai dû y réfléchir un peu…
Avec l’évolution des technologies, l’avènement de Facebook, Twitter et autres outils de communication du genre, les façons de s’exprimer ont changé. Les banalités prennent souvent le dessus. Bien sûr, il reste quelques moments grandioses à partager, ces instants où l’on est plus qu’heureux de disposer d’une tribune où étaler sa joie. Cependant, la ligne est mince entre ce qu’on peut crier sur tous les toits et ce qu’il vaut mieux garder dans son cahier secret, bien caché sous l’oreiller. Après tout, le monde est petit et il l’est d’autant plus à l’ère des réseaux sociaux. On doit penser à ces choses que l’on pourrait regretter, porté par l’intensité d’un instant.
Pourtant, la tentation grisante d’obtenir des réactions de gens que l’on connait plus ou moins fait aujourd’hui paraitre peu satisfaisante l’idée de s’exprimer pour soi-même seulement. Je suis de cette génération « publication », celle qui en veut plus.
Comment libérer cette boule de lumière incandescente, cette explosion qui attend de moins en moins patiemment?
La poésie revient périodiquement me hanter. C’est mon autocensure et mon saut dans le vide. C’est un code que je veux indéchiffrable, un message habilement crypté, qui ne saurait être compris que par son destinataire ultime, si et seulement si cette personne se trouve aussi dans le même état, au même moment. C’est une communication dans une autre dimension. C’est une façon de tout révéler sans le faire du tout.
Ma tête est pleine de poèmes en ce moment.
Je me sens totalement hors de ma zone de confort, déboussolée, intense, vibrante, vivante. I see magic and beauty in what felt dull. C’est un sentiment irrationnel, variable, surtout impossible, dérangeant et envahissant. Soudainement, j’ai 16 ans.
Mon petit volcan a dormi longtemps… il se réveille maintenant et pourrait même créer une ile. Celle-là, on peut sans doute la coécrire.
Je ne suis pas prête à publier :-), mais bien heureuse d’avoir parlé de ma démarche!
Et vous, il s’exprime comment, votre volcan intérieur?