Le journalisme est parfois un métier ingrat. Il est beaucoup basé sur l’interprétation des mots, autant à l’écriture qu’à la lecture.
J’ai vécu un épisode difficile de ma jeune carrière aujourd’hui. J’ai reçu un courriel d’un lecteur outré qui ne me laissera jamais « démolir d’une phrase réductrice et tendancieuse ce que nous bâtissons bénévolement à bout de bras depuis plusieurs années pour maintenir la fierté et la solidarité dans notre fragile collectivité. »
Eh oui, j’ai tendancieusement détruit une collectivité à moi toute seule en soulignant l’étonnante variété des sujets couverts sur son site Web destiné aux citoyens.
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15h45, je viens d’allumer sur l’origine probable du torrent qui a déferlé sur moi. Un simple petit mot mal interprété. C’est le mot « comme ». Ben oui, celui-là même qui induit une comparaison… Le mot « comme », employé dans la phrase « Ce site annonce ainsi l’heure de la messe comme l’actualité politique du coin. » Je n’avais pas compris jusqu’à maintenant, mais je viens de remarquer le double sens que peut avoir le mot dans cette situation. Je l’ai employé au sens de « aussi bien que », on l’a lu comme « en tant que »… AH, LÀ JE COMPRENDS! Mais quand même, c’est pas gentil de m’attaquer à ce point-là.
Je ne sais pas trop comment je vais répondre à cette attaque. Je peux comprendre la réaction de l’homme, mais comment a-t-il pu concevoir que dans un article qui ne parle que d’initiatives positives et exemplaires, qu’on ait décidé tout à coup le temps de 3 mots de se moquer d’une collectivité en particulier?!?
Je ne pourrais pas être éditorialiste, je prends tout bien trop à coeur. Je vais m’en tenir aux nouvelles mal interprétées à l’occasion…
Mais maudit que ça démolit ma journée… citron bibi!! (j’écris ça mais j’avoue que je pense des mots qui s’approchent plus de l’horaire de la messe… oups!)
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Vous trouvez pas que ça fait un beau sujet de thèse à tendance psychosociolinguistique? Particulièrement intéressant dès qu’on prend un peu de recul…